Il paraît que nous sommes en guerre proposé en lecture théâtralisée, par Jean-Pierre Roesel de Oro, Cie Les Valentins, est mis en rythme et en musique, soutenu par l’intervention graphique de l’artiste Pavan.

Au-delà d’une simple lecture, ce texte n’est, ni vers ni prose, ni confession, ni récit, ni un texte frontalement politique mais tout cela à la fois. C’est aussi un cri, un manifeste, un essai. Un texte télégraphié, écrit dans l’urgence, daté du 1^er décembre 2015. Avec une ponctuation simple et dérangeante :

Une ligne, un point ; retour à la ligne.
Une ligne, un point ; retour à la ligne.

Il paraît que nous sommes en guerre est un texte court, 40 pages ! D’une force inouïe.

Parce qu’il parle d’injustice, d’incompréhension …
Parce qu’il est écrit à la 1^ère personne (je/nous) en questionnant les autres (vous).

Mais qui est ce « je/nous » ?
Qui est ce « vous » ?
C’est tout l’attrait de ce texte et de son interprétation.

Comme tout le monde, j’ai été terrassé par les attentats du 13 novembre 2015. Puis, le temps de la résilience.

Tout avait été dit sur cette tragédie. Jusqu’à la découverte en août 2019, du livre de Pierre Terzian, Il paraît que nous sommes en guerre qui met en exergue tous ces sentiments enfouis et bien rangés.

Ce livre agit donc comme un électrochoc.

Pierre Terzian
Auteur

Il paraît que nous sommes en guerre est né de l’effroi.
Du K.O. Du dégoût provoqué par le 13 Novembre.

C’est une lettre.
Simple et directe.
Adressée à nos agresseurs.
À notre Histoire. À notre Monde.
C’est un poème. Bête comme la peur.
Qui tente de redonner à l’écriture sa place première :
Celle de dire l’impossible.
De tendre la main. De dialoguer avec l’inconnu.
Il paraît que nous sommes en guerre porte la voix de ceux qui,
Dans le chaos des prises de parole, de conscience, de pouvoir,
Ne se sentent d’aucun camp. Ceux qui cherchent leurs armes,
Dans ce nouveau champ de bataille. Les démunis. Les incrédules.
Les impatients. Ceux qui s’efforcent de penser, par-delà l’émotion, avec humilité et espoir.

Opuscule de 40 pages, Il paraît que nous sommes en guerre a été écrit par Pierre Terzian « pour ceux avec qui [il n’était] pas », dit. Un livre qui s’adresse aux terroristes du Bataclan. Un dialogue qu’il tente de mettre en place et qui se transforme en monologue. « À la base, j’essayais de comprendre le mal. Ça s’adresse aussi à la France pour essayer de tendre de nouveaux ponts. (…) ce n’est pas simplement transformer les gens grâce à un contenu, c’est se transformer soi. ».

Toute l’humanité de Pierre Terzian !

Sun/Sun Editions

Sun/Sun édite des récits en leur donnant corps : livres de photographies, objets graphiques et poétiques, textes littéraires et performances.

En croisant les médiums et les disciplines, sun/sun porte des objets éditoriaux singuliers dont le fond et la forme dialogue.

Créée en 2015 par Céline Pévrier, sun/sun développe autour de collaborations épiques avec ses auteurs et grâce à une constellation de personnes dont l’énergie rend tout possible.

Accompagnée au départ par Laurent Onde et Laurent Weyl puis Angélique Joyau, Sylvie Duc, Alexandre Rivault et Gildas Secretin, sun/sun croise la route de bien d’autres depuis.